Heureuses retrouvailles [ Pv Aryn ]

Quelques semaines s’étaient écoulées… Deux, trois.. Plus ? J’avais perdu la notion du temps à vrai dire. J’avais subis encore de la maltraitance, des coups encore plus violent que d’habitude. C’était ma punition pour lui avoir désobéit. Mais s’en était trop. Il fallait que je parte et pour de bon cette fois. Non je ne pensais pas mettre fin à mes jours, même si j’avoue que l’idée m’avais gentiment effleuré l’esprit. Je pensai m’enfuir de cet enfer et aller rejoindre l’étalon, n’ayant pas oublié le nom de sa demeure.

Il faisait nuit, et mon maître dormait à poings fermés. Bien sûr, il avait fermé la porte à clef, mais là ce ne fut pas un problème pour moi, je l’avais vu faire. Je savais donc qu’il les cachaient dans un vase… Pas super comme cachette, mais qui s’en douterait ? Je pris donc les clefs sans un bruit, rentrant celle qui devait ouvrir la porte d’entrée, dans la serrure. Je la fis tourner lentement pour ne pas faire de bruit et l’ouvris. Zut il y avait des gardes postés un peu partout dans le jardin, ils clôturaient la maison. Bon… Je pris ma forme animale afin de me faire le plus discret possible et ainsi me faufilai en douce.

Une fois en dehors du jardin, j’entamai une course folle. Je ne savais même pas où était sa villa, sans doute pas dans le centre ville, je n’avais jamais vu ce genre d’habitation là bas. Je courais donc, en relevant une de mes pattes arrières à chaque fois, cherchant désespérément cette villa. Je me faisais tout aussi discret en ville, pas envie de finir à la fourrière ou autre… La nuit était plutôt fraîche et mes coussinets craignaient le froid de la neige.

Combien temps j’avais marcher ? Pas la moindre idée. La nuit était déjà bien avancée maintenant, il devait certainement être un peu plus de minuit… Soudain, une grande maison se dessina devant moi. J’accélérai le pas, ne courant plus depuis un moment, en boitillant. Je croisai les pattes pour que ce soit la villa. Un écriteau avec le nom «  Lackgryves » inscrit dessus, était accroché près de la porte. En voyant ça, mon cœur se mit à battre la chamade.

Je m’empressai de gratter à la porte… Mais je me demandai soudainement si Aryn n’était pas entrain de dormir… Je n’y avais pas pensée. Tant pis, j’avais commencé, je devais continuer. Je grattai, grattai et grattai encore pour être sûr qu’il m’entende. Pas question de passer la nuit seul et dehors en plus de ça.

Voilà que je grattai depuis un moment et toujours pas de réponse. Il devait sûrement dormir ou alors il n’était tout simplement pas là. Je commençait à perdre espoir, quand la porte s’ouvrit enfin. Je redressai ma truffe vers lui avant de reprendre ma forme humaine et de me lover désespérément contre lui, dépourvu de vêtements. Et sans ma précieuse fourrure, je ressentais bien le froid de la nuit. Je commençai à pleurer en cachant mon visage dans ses bras, les oreilles plaquées sur mon crâne.

« Aide moi… »

C’était les seuls mots que j’avais réussis à prononcer entre deux sanglots. Mais il fallait que j’essais de me reprendre tout de même. Chassant mon chagrin d’un revers de main, je relevai un peu ma frimousse vers l’hybride, l’observant en silence. J’aurai bien voulus prendre des vêtements avec moi, mais on m’aurait repéré facilement, pour lui cacher tout ce que mon maître m’avait fait. J’avais des bleus un peu partout, heureusement ça finira par disparaître. Il s’était littéralement acharné sur moi, j’en boitai…

Ces dernières semaines avaient été les pires de toute ma vie. Tout ce que je faisais pour lui rendre service ne lui plaisait jamais. Bien évidemment il le faisait exprès, ça il n’y avait pas de doute. Il voulait me faire payer ma désobéissance. La nourriture était fade, le bain trop froid, le lit mal fait. Bref… Je faisais tout de travers à l’entendre, alors que je m’appliquais à la tâche. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’il avait même essayé d’abuser de moi… Heureusement pour moi, il y avait une lampe de chevet pas loin, j’ai pu l’assommer avec.

Mais à son réveil… J’ai morflé. Mais il n’avait pas abandonné pour autant, durant mes corvées, il venait souvent me toucher… Je ne disais rien et le laissait faire, ne voulant pas être amoché davantage.

Mais maintenant tout ça va se terminer avec l’aide de Aryn. Je m’accrochai à ses vêtements en soupirant doucement, je me sentais déjà beaucoup mieux. A croire que sa présence me faisais du bien. J’avais besoin d’affection… Je n’avais pas l’intention de le lâcher en tout cas, étant bien contre lui…

Je fus surpris lorsque j'ouvrai la porte de voir le petit renard reprendre forme humaine sous mes yeux avant de venir s'appuyer contre moi. Ainsi donc, Akio était un kitsune... Mais avant que je ne puisse vraiment y réfléchir d'avantage, je sentis des larmes chaudes dévaler mon torse. Il pleurait... Pourquoi? La question ne se posait même pas... Quel genre de maltraitances avait-il dû subir... Je baissais les yeux pour en relever quelques traces et ces derniers s'écarquillèrent alors. Tant de bleus et de marques de coups, mais aussi des chairs que l'on devinait par leur couleur blessées de l'intérieur.

-Aide moi..., me dit-il en pleurant avant de relever les yeux vers moi.

En croisant cet adorable regard pourtant au coin duquel coulaient encore quelques larmes, je me sentis transpercé par un terrifiant sentiment de culpabilité. Comment avais-je pu le renvoyer chez lui? Je devais être aussi coupable que son maître pour les blessures qui lui avaient été infligées... Non, je devais me reprendre.

-Bien sûr que je vais t'aider!, lui répondis-je sur un ton qui se voulait encourageant. Allez, viens à l'intérieur.

Je n'avais pas détaillé son corps au point qu'au moment où je lui posais la main sur l'épaule, je réalisais sa nudité. Mes joues s'empourprèrent alors presque immédiatement et je retirai mon manteau afin de le passer sur ses épaules. Une bien maigre protection contre le froid hivernal. Je l'enjoignais donc à rentrer au plus vite, lui emboitant le pas jusqu'au salon, après avoir refermé la porte.

-Tu peux faire comme chez toi ici. Tu préfères découvrir les lieux ou bien aller te chercher des vêtements?

Je rougis encore plus devant l'idiotie de ma question. Certes, le chauffage maintenait une température tout à fait acceptable dans la pièce, et on pouvait encore allumer la cheminée. Mais de là à se promener nu...

Il m’invita à rentrer à l’intérieur de sa demeure, m’amenant au salon. Il me demande si je voulais visiter l’endroit ou bien prendre des vêtements. C’est vrai que me trimballer comme ça… C’était pas génial, mais avant toute chose, je voulais me reposer un peu. Je me permis donc de m’asseoir sur le canapé en faisant bien attention de cacher mon corps nu à l’aide de son manteau et de ma queue de renard. Oreilles à demi baissées, je relevai mon regard vers lui, tentant un petit sourire.

« Je veux bien des vêtements… S’il te plait. » Dis-je en me trifouillant les doigts, nerveux.

J’avais mal partout, et le fait d’avoir fait des kilomètres pour venir ici, n’avait pas arranger les choses. Mais je ne disais ni ne montrai rien. Je ne suis pas du genre à me plaindre au moindre petit bleu, même si j’en ai partout. Même si j’ai quelque chose de casser je ferai tout pour le cacher. Si je montrai la moindre faiblesse, mon maître aurait prit un malin plaisir à appuyer dessus. C’est pourquoi j’ai pris l’habitude de me taire…

Je savais très bien que ce n’était pas bien de tout garder pour soit, qu’il fallait s’extérioriser quand ça n’allait pas. Mais, à qui aurais-je pu le dire ? Là-bas, j’étais le seul hybride, il n’y avait que des gardes… Ils m’auraient rit au nez si j’avais dit quoi que ce soit. Ou pire encore, ils se seraient amusés avec moi. Maintenant que je me retrouvai avec Aryn, j’avais un sentiment de sécurité. Je me sentais beaucoup mieux, oubliant presque la douleur.

Je pris un peu de temps pour découvrir l’intérieur de la villa, du moins le salon, je visiterai le reste plus tard. C’était accueillant, ça donnait envie de rester… J’espère que je le pourrait. Mon regard se posa de nouveau sur l’étalon et je rougis doucement en détournant le regard. Décidément, je n’arriverai jamais à le regarder en face. Saleté de timidité…

Je finis tout de même par me lever du canapé et m’avançai de nouveau vers Aryn, essayant de ne pas trop boiter. Je partais pour me raccrocher à lui quand je fus arrêté par mon estomac. Il se mit à grogner avec force, me mettant mal à l’aise par la même occasion. Mais il est vrai que je n’avais pas mangé depuis un petit bout de temps…

Mon grognement d’estomac le fit rire, ce qui me mis davantage mal à l’aise. Il m’annonça ensuite qu’il allait me faire à manger… J’haussai les sourcils en l’entendant dire ça. Me faire à manger.. Il était sérieux ? Aryn me raccompagna jusqu’au canapé où je m’installai à nouveau dessus. Je le suivais du regard, captivé parce qu’il était entrain de faire, à savoir, la cuisine. Très belle cuisine au passage, j’en avais jamais vu des comme ça. L’odeur de la nourriture commençait déjà à se répandre dans le salon, me mettant l’eau à la bouche. J’avais hâte de me remplir la panse, je mourrais de faim. J’étais sûr d’avoir perdu plusieurs kilos durant le séjour chez mon maître.

Je n’étais pas bien gros à la base, mais là… L’étalon passa devant moi et semblait monter à l’étage, sûrement allait-il chercher les vêtements. Il revint quelques minutes plus tard avec un ensemble léger, un pyjama. Aryn s’accroupissait devant moi pour se mettre à ma hauteur et me parla de ses recherches. Je l’écoutais attentivement, une lueur d’espoir naissant dans mes prunelles couleur chocolat. Je pouvais donc rester ici ? Autant que je le voulais, il ne m’arriverais rien ? Super !

«  Vrai… ? »

J’avais du mal à y croire, mais s’il me le disais, ça devait certainement être vrai. Un sourire joyeux s’afficha sur mes lèvres et je me penchais en avant pour aller passer mes bras autour de son cou, heureux d’apprendre la nouvelle. Ce mouvement réveilla une légère douleur mais je ne dis rien, une fois de plus. Restant ainsi, je ne me séparais de lui qu’après un petit moment. J’en profitais pour prendre et enfiler le pyjama, un peu grand mais au moins c’était confortable. Et au moins je n’étais plus tout nu ! Mon regard se posa une nouvelle fois dans celui de l’étalon et je sentais mes joues s’empourprer violemment. Je détournais le regard en souriant timidement et trifouillant mes doigts. Ha… Pourquoi étais-je aussi timide ?

Ca m’empêchais de m’exprimer comme je le voudrai. J’aimerai avoir une conversation qui dure longtemps comme toutes personnes normales. Ne pas avoir peur de prendre la parole, ne pas avoir peur de dire de bêtises. Non il a fallut que je sois extrêmement timide et réservé. Pas juste… Mon estomac s’exprima une nouvelle fois, se montrant très impatient. Il était vrai que l’odeur de la nourriture entrain de cuir était des plus alléchantes. Miam… J’avais une faim de loup !

« …C’est bientôt prêt ? » Demandais-je timidement.

Je le regardais en souriant, gêné d’avoir posé la question. Je ne savais même pas pourquoi je l’avais posé en fait. Si je l’avais fait chez mon maître, je me serais pris une claque. Mais ici, je suis chez Aryn… Alors je ne risquais rien.

Aryn se mit une nouvelle fois à rire. Je ne me savais pas si comique, mais je ne pu m’empêcher de sourire en l’entendant. Il se leva ensuite en disant que le repas serait bientôt prêt. Je le suivis du regard et me levai du canapé par la même occasion. Je voulais voir ce qu’il m’avait si gentiment préparé. Il s’installa sur un tabouret assez grand, tandis que l’assiette m’attendait sagement sur le buffet.

Je pris place à mon tour sur un tabouret, regardant l’assiette avec admiration. Pourquoi s’extasier autant sur si peut ? Parce que j’ai pas eu la chance d’avoir des assiettes aussi bien remplit. Si j’avais le droit à un peu de bouillie c’était un miracle. Mes joues devinrent aussi rouge qu’une tomate bien mûr quand il me dit que je serai un petit prince ici. Souriant timidement, je relevai les manches du pyjama afin de pouvoir commencer à manger.

Mon appétit était dévastateur, j’aurai pu manger un éléphant tant j’avais faim ! Mais un bon steak avec des pâtes ça me suffisait amplement. Je déguster donc mon assiette en regardant l’étalon de temps à autre, souriant un peu. Mon estomac se calma peu à peu au fil du repas.

Je finis l’assiette rapidement, on pouvait voir que j’avais très bien mangé, mon ventre ayant prit une légère forme ronde. Je me frottai les yeux d’un air un peu endormi et me levai du tabouret pour aller mettre assiette et couverts dans l’évier. Je revins ensuite à ma place et sourit timidement.

« J’ai bien mangé, merci. »
Je cachai un léger bâillement avec ma main et croisai les bras sur le buffet. Une question me traversa l’esprit.

« … Je… Je dors où ce soir ? »

Je regardais Akio manger, touchant à peine à mon assiette. J'étais vraiment intrigué par lui... Après tout, la seule chose que je savais à propos de lui, c'était qu'il avait un maître qui le battait. Qui était vraiment ce jeune inconnu à qui j'offrais mon hospitalité? Je n'avais aucun doute quant à sa sincérité et à sa bienveillance, mais j'aimerais vraiment en savoir plus sur lui, sur son histoire... Mais ce n'était pas vraiment le moment pour ça. Il nous resterait encore bien du temps pour en discuter.

Je commençai à vraiment manger, et à peine j'avais fini qu'il me remercia du repas. Fallait avouer que c'était vraiment bon, et je doutais qu'un maître qui traitait son hybride comme le sien le faisait avec lui ne lui serve des bons petits plats à longueur de temps.

-De rien, lui répondis-je par pure politesse.

De la courtoisie et de la politesse... Ca aussi je doutais qu'il en avait eu énormément. Il y aurait tant de choses que je lui ferai découvrir. Cette pensée me fit sourire, alors que je le vis bailler, souriant en voyant ce petit ventre tout rond qui le rendait vraiment adorable.

« … Je… Je dors où ce soir ? »

-Je ne sais pas, lui répondis-je simplement en souriant. Tu peux dormir où tu veux. Il y a plusieurs chambres là haut, dont la mienne. Où bien alors le canapé du salon.

Je n'en revins pas... Je venais de l'inviter à dormir dans mon lit...

Je préférai demander où j’allais dormir ce soir. J’aurai peut-être le droit au canapé ou à un lit. Chez mon maître c’était même pas la peine d’y penser. Là-bas je dormais dans une cave froide et humide… Plus d’une fois je suis tombé malade, et bien évidemment je me faisais incendier par mon maître. A croire que tout était prétexte à me punir ou me gronder. Bref, c’était un véritable enfer là-bas. Je ne veux plus jamais y retourner.

Mais mes rêveries furent stoppées par les dires de l’étalon, il me proposa le canapé ou bien des chambres à l’étage, ainsi que la sienne… Ha bon ? Carrément je pouvais dormir avec lui ? A cette pensée je me mis à rougir. Dormir avec lui… Cette idée me plaisais bien.

«  Je… Je n’ai pas envie de dormir tout seul… »

Voilà qui répondrait à son invitation. Ca sera bien la première fois que je dors avec quelqu’un. Je me voyais déjà entrain de me pelotonner contre lui, bien au chaud et à l’abris de tout dangers. Je rougis de nouveau en m’imaginant entrain de dormir dans ses bras, oui ça me plaisais bien. Je devrai peut-être arrêter d’avoir ce genre de pensées. Une personne comme lui ne voudrait pas de quelqu’un comme moi. On dormira chacun de notre côté et puis voilà. Mais il n’était pas interdit de rêver, alors je continuerai à y penser.

Relevant mon regard vers lui, je lui sourit timidement avant de détourner à nouveau le regard. Même s’il m’avait dit de faire comme chez moi, je n’osai pas trop bouger. Quoi que ma curiosité me poussait à aller voir à quoi ressemblait sa chambre. Remuant légèrement ma queue de renard, je descendis du tabouret pour m’avancer jusqu’aux escaliers. Je commençai donc à les monter, mais je n’avais pas pensé que ça réveillerait la douleur à ma jambe. J’essayai de faire comme si je ne souffrait pas, mais c’était plus fort que moi cette fois-ci.

Je pris place sur l’une des marches, oreilles baissées, et me massai la jambe. Moi qui n’avais pas envie de montrer le moindre de signe de faiblesse, étant déjà frêle et maigrelet, c’était raté.

Vivement que toutes ces marques s’en aille, j’en avais assez de devoir faire attention à chacun de mes gestes. Ca faisait un mal de chien… Mais c’était tout de même supportable, il n’y avait donc pas raison de se plaindre. Puis ce n’était pas dans mon genre. Mais maintenant il était trop tard pour que je cache le fais que j’ai mal.

Je sentis une présence et quand je relevai la tête, je vis l’étalon posté devant moi. Il me proposa gentiment son aide. Comment refuser ? On ne peut pas. J’enrouler donc mes bras autour de son cou et en profitai pour poser ma tête sur son épaule. Mes joues passèrent une fois de plus au rouge, quelques mèches de cheveux bleutés vinrent me chatouiller le nez. Je regardai longuement cette chevelure…. J’avais envie de les toucher. Mais ça serait peut-être vu comme un geste déplacé ?…

Tant pis je me lance quand même, la tentation était beaucoup trop forte pour moi. Je tendis une de mes mains vers ses cheveux et la laissa plonger dedans. Mes doigts s’entrelacèrent parmi toutes ses mèches, les caressant lentement. Mon cœur battait la chamade, j’avais l’impression qu’il allait exploser tant l’adrénaline était présente dans mes veines. Mais je ne m’arrêtai pas pour autant…

«  Ils sont doux… »

Je me sentais un peu ridicule de le lui dire mais bon… Je laissai retomber ma main, me serrant davantage contre lui en soupirant de bien-être. Mon regard glissa sur son visage, admirant ses traits. Il se stoppa sur ses lèvres. Sans m’en rendre compte, je les fixai depuis un moment déjà… Pour éviter de me faire de faux espoirs, je cachai ma frimousse dans le creux de son cou.

A chacune de mes inspiration je sentais son odeur. Délicieuse odeur qui me faisais tourner la tête. Ca donnait très envie d’y goûter… Je devrai arrêter de me faire du mal. Baissant les oreilles, j’attendis patiemment qu’il m’emmène dans sa chambre. Je commençai à être fatigué. Un sourire rêveur s’installa sur mes lèvres tandis que je frottai légèrement ma tête contre lui. Puis, inconsciemment, je déposai un petit baiser dans son cou. Quand je réalisai ce que j’avais fais, je m’empressai de m’excuser platement.

«  P-pardon !… »

Je ne savais plus où me mettre, j’avais envie de me cacher tellement j’avais honte…

A peine je m'étais levé pour le porter dans ma chambre que je sentais l'intrusion des doigts de Akio dans ma chevelure. Nous étions encore dans le couloir à ce moment là. C'était une chose étrange qu'il ose me les caresser, alors même que depuis notre rencontre et jusqu'à quelques instants plus tôt il s'était montré extrêmement timide.

« Ils sont doux… », me dit-il avant de laisser tomber sa petite main et de se blottir un peu plus contre moi.

Certes, mes cheveux étaient doux mais c'était bine parce que j'en prenais régulièrement soin. Je doutais que mon jeune invité n'ait souvent eu l'occasion d'en faire autant vu comment le traitait son maître., et je le regardai alors avec un sourire.

-Je pense qu'avec un peu de soin, les tiens aussi le seront tout autant.

Son maître... étrangement, il me répugnait de prononcer ces quelques mots, même en pensée mais que pouvais-je donc bien y faire? Si j'avais pu soustraire le petit renard de son autorité, c'aurait été chose faite depuis bien longtemps, mais cette tâche m'était malheureusement impossible. Je le sentis par la suite frotter doucement sa tête contre moi... et cela me tira de mes pensées.

De l'affection... Oui, ça devait être ça! Akio était en manque d'affection et c'était pour cette raison qu'il me câlinait ainsi. Ca n'aurait pas été étonnant, même si au fond de moi, j'étouffais l'espoir que la situation soit toute autre... C'est alors qu'en traversant la porte de la chambre, je sentis un léger et doux baiser effleurer mon cou.

« P-pardon !… »

J'étais moi aussi surpris, sauf que lui semblait vraiment gêné par ce qu'il venait de faire, et il y avait de quoi. Cependant, je ne songeais qu'à une seule et unique chose: effacer sa gêne. Jamais plus cet innocent hybride ne devait être tracassé ou inquiété de quoi que ce soit. Le déposant sur le lit, je m'agenouillai pour être à sa hauteur, et tâchais de me faire rassurant.

-Ce n'est rien, lui répondis-je avec un beau sourire. Je suppose que je dois même me sentir flatté .

Le chemin jusqu'à sa chambre, me paraissais interminable après ce petit baiser. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de faire une chose pareille ? J'aurai du me retenir... Qu'est-ce qu'il va penser de moi maintenant ? Me voilà bien... Je gardai le silence jusqu'à ce qu'il me pose sur le lit avant de s'agenouiller devant moi. J'avais vraiment l'impression d'être un enfant quand il faisait ça. Mon côté trop naïf peut-être. Qu'importe, je m'en fichais de paraître enfantin ou non.

Se sentir flatté ? Ha bon ? Je n'osais pas le regarder encore une fois... Je me sentais d'autant plus gêné après ce que j'avais fais. Silencieux et timide, je me reculai pour pouvoir soulever la couverture et m'y glisser dessous. Je m'allongeai doucement en me roulant légèrement en boule comme j'avais pris l'habitude de faire pour me maintenir au chaud. Je jetais un rapide coup d'oeil vers l'hybride avant de cacher mon visage rouge dans la couette.

Dormir dans le même lit d'un homme, une chose qui ne m'étais jamais arrivé jusque là. Je redressai finalement mon visage pour le regarder, ne pouvant m'en empêcher. J'avais hâte qu'il vienne se coucher lui aussi, même si je doutais fortement qu'on allait rester collés l'un à l'autre. Mais j'avais vraiment envie de me pelotonner contre lui, je me sentirai certainement en sécurité.

" Tu viens ?...."

Mince... J'avais pensé tout haut. Encore une gaffe de ma part. Décidément, j'en ratai pas une pour me faire remarquer. Je me frottai légèrement les yeux, fatigué et lui sourit timidement en baissant mes oreilles. remuant doucement ma queue de kitsune, j'attendais impatiemment qu'il me rejoigne sur le matelas. Je perdis progressivement mon sourire en pensant à la colère de mon maître. Quand il verra que j'ai disparus demain matin... Il sera plus que furieux. Il enverra ses gorilles à ma recherche pour me ramener de force. Mais... Je ne risquai rien ici. J'étais en sécurité chez Aryn, rien ne pourra m'arriver tant que je ne sors pas. Je ne devais pas y penser... Au lieu de me morfondre, je devrai en profiter et m'amuser. Enfin amuser... C'est un grand mot.

J'enfouissais mon visage dans l'oreiller en attendant patiemment la venue de l'étalon, humant légèrement l'odeur des oreillers.

Je le vis hocher la tête alors qu'il me rejoignait déjà dans le lit. Il passa son bras sous ma tête, voulant me donner un oreiller plus confortable que les autres, ce qui me fis rougir de nouveau. Timidement mais sûrement, je vins me blottir contre l'étalon en poussant un petit soupire de bien-être. Je n'avais jamais eu la chance de dormir dans un lit et encore moins dormir contre un homme comme Aryn... Contre un homme tout court d'ailleurs.

J'en profitai donc pour poser ma tête contre son torse et me roulai légèrement en boule, mais queue de renard venant se poser sur son ventre. Je sentais mon coeur battre rapidement, les joues en feu comme jamais. Être aussi proche de lui me faisait beaucoup d'effet. J'en tremblai presque. J'étais heureux et stressé à la fois. Mon regard se posa sur son torse. Je me sentais comme un petit gringalet à ses côtés. Encore une fois, je ressentais une envie de le toucher. Mais non, je devais m'en empêcher, où je me retrouverai encore dans une situation gênante.

* Garde tes mains là où elles sont Akio et tout se passera bien. *

Voilà ce que je me disais pour m'en dissuader. Mais la tentation était très forte... Non non et non. Je devais penser à autre chose... Ou dormir. Oui dormir me paressais être la meilleure des solutions. Je levai discrètement mon regard vers lui, rougissant de plus belle en voyant que nos visages étaient très proches...

Je ne pouvais m'empêcher de le regarder, c'était tout simplement impossible de me dévier de son visage. Il était si beau... Je rougis de nouveau quand je l'entendit prononcer mon nom. Mon coeur rata un battement et accéléra le rythme. Mes yeux balancèrent entre son regard bleuté et ses lèvres fines et tentatrices. J'avais très envie de poser mes lèvres sur les siennes et l'embrasser... J'en avais très envie. Une envie beaucoup plus forte que les précédentes. J'avalai difficilement ma salive et parcouru le peu de distances qu'il restait entre nos deux visages.

Après un petit moment d'hésitation... Je finis par l'embrasser, d'un rapide et chaste baiser avant de me reculer un peu. Mes joues devaient être cuisantes... Je le sentais. J'avais chaud, très chaud. Et cette douce proximité n'arrangeait pas les choses. Mais je ne voulais pas qu'elle les arrange... Je voulais avoir encore plus chaud. Cette pensée me fis davantage rougir. Je frissonnai agréablement en imaginant la suite. Non... Je me faisais des films. Quoi que, il permis de rêver, alors je ne vais pas me gêner pour le faire.

Je continuai de le regarder, complètement hypnotiser, non le mot est faible, envoûté par cet homme. Je ne pu m'empêcher de l'embrasser à nouveau, puis une nouvelle fois. Plus je posai mes lèvres sur les siennes plus j'avais envie de ... Euh... De faire des choses pas très sage... Ho. Je n'avais jamais eu ce genre de pensées... J'étais gêné. Mais pourtant je continuai encore et encore de l'embrasser. Mieux encore je défiai ma timidité en venant m'allonger sur le corps de l'étalon.

Ce qui me provoqua d'agréables frissons. J'arrêtai de l'embrasser, le temps de fixer mon regard au sien. J'aimai l'observe ainsi, silencieux, prenant mon temps pour redessiner les traits harmonieux de son visage avec mes yeux. Oui, y a rien à dire, il est beau... Puis je laissai mon regard parcourir son torse. Voilà quelque chose d'appétissant... J'en reviens pas de penser comme ça. J'avais l'impression d'être un pervers. Ca me ressemble pas. Mais ça n'avait rien de pervers après tout... Presque inconsciemment je me mis à lui caresser le torse du bout des doigts, suivant les courbes de ses muscles...