A l'ombre d'un pommier... [PV Akio]

La journée s'annonçait plutôt belle, bien qu'elle avait assez mal débuté. Tiré d'un sommeil trop tôt venu trop tardivement à son goût par cet horrible cauchemar qui quasiment toutes les nuits se répétait inlassablement, Aryn s'était éveillé en sursaut, couvert de transpiration. Cela faisait plusieurs années qu'il en rêvait, depuis le tragique événement qui était la source de ses horribles songes, mais toujours ces derniers le terrifiaient autant. Il retira de son corps sa couverture qu'alourdissait la sueur et se leva en se dirigeant vers la salle de bains qui jouxtait sa chambre afin de s'en débarrasser. Totalement nu, il n'eut guère besoin de se déshabiller avant d'entrer dans la cabine de douche, du haut de laquelle l'eau jaillissait en cascade. Il la régla assez chaude afin de pouvoir détendre ses muscles endoloris et encore tendus par l'angoisse qu'il avait ressenti en se réveillant, puis y exposa sa nuque afin de totalement se relaxer. Après s'être occupé de son hygiène, il s'essuya et alla dans sa chambre, ouvrant sa grande armoire. Il choisit de s'habiller de manière plutôt simple, optant pour un t-shirt moulant blanc, ainsi qu'un jean assez large. Il descendit prendre un rapide petit déjeuner, composé d'un chocolat chaud, ainsi que de quelques tartines qu'il recouvrit généreusement de sirop d'érable.

Il ne lui manquait plus qu'à choisir la destination de la promenade qu'il avait choisi de faire en cette matinée plutôt ensoleillée pour un jour d'hiver. La ville commençait un peu à l'ennuyer. Il avait vraiment l'habitude de s'y promener, et ne trouvait pas le paysage très séduisant. Il fallait tout de même avouer que le parc lui plaisait bien et se distinguait un peu du reste, mais à force de le fréquenter il avait appris à le connaître, peut-être pas par cœur -loin de là même- mais assez pour avoir envie de changer d'air. Et puis, entre les enfants humains qui couraient partout et de manière totalement indisciplinée, il ne pouvait pas galoper, et malgré la grandeur du jardin de sa villa -qui lui fournissait tout ce dont il avait besoin pour se maintenir en forme-, l'étalon voulait à nouveau parcourir les grands espaces sauvages. Il lui restait la nature, que ses instincts animaux appelaient à grands cris. Cependant, Aryn était prudent, et préférait par-dessus tout éviter l'affrontement. Et les affrontements... avec les guerres de clan hybrides, il était difficile de les éviter lorsqu'on n'était ni au bon endroit, ni au bon moment et les combats étaient de plus en plus nombreux. Aryn délibéra un instant et parvint à conclure que bien que le risque était grand, la tentation et le besoin des grands espaces était trop grande.

Il se mit donc en route très tôt dans la matinée, emportant avec lui un sac qui contenait une bouteille d'eau, et quelques pommes fraîches. Pourquoi un sac? Simplement parce qu'il voulait galoper, et qu'il devait donc trouver un endroit où mettre ses vêtements. Il traversa rapidement la ville en prenant le métro, puis déboucha à la station la plus à l'Ouest. Marchant pendant environ une demi-heure, il parvint enfin aux Grandes Plaines. En cette époque de l'année, ces dernières étaient recouvertes d'un épais manteau blanc, qui contrasterait de manière frappante avec sa robe noir zain. C'était mort pour le camouflage, mais pour la vitesse, il n'aurait pas parié autant. Certes, il y avait plus rapide, mais peu d’animaux avaient son endurant ou encore sa facilité à changer de direction. Qui plus est, les jambes longues du cheval étaient un atout indéniable sur une surface de neige de cette épaisseur.

Aryn se déshabilla donc en s'assurant d'être à l'abri des regards et rangea ses affaires avec empressement dans son sac. Il faisait froid, et s'il n'allait pas vite, il risquerait d'être malade ou d'attraper des engelures aux pieds. Il déposa le sac au creux du tronc d'un grand arbre majestueux, un pommier. Là il pourrait être à l'abri. L'étalon se mit ensuite à galoper une heure durant, ne faisant heureusement pas de mauvaises rencontres à cette heure. Il fit ensuite demi-tour et mit exactement la même durée à revenir, admirant une seconde fois les paysages enneigés. Cependant, il aperçut quelqu'un non loin du pommier... Voilà qui était problématique, de plus qu'il était certainement trop tard pour passer inaperçu. Noir sur blanc... pour la beauté de l'image, cela devait être certes plus que convenable, mais pour la discrétion...

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Quelque chose de douloureux m’avais sortis de mon sommeil peu réparateur. Un coup de pied, comme la plupart du temps. Je le reçus dans les côtes… Côtes qui pour l’heure n’étaient pas bien vaillantes, je suis même sûr d’en avoir une ou deux de cassés. Ne gémissant pas de douleur je me redressai en fuyant le regard de mon maître. Déjà le matin… Il me prit fermement par le bras pour me relever sur mes jambes et me poussa vers l’avant, froid comme la neige qu’il y avait dehors.

« Debout espèce de fainéant ! J’ai besoin que tu ailles faire des courses pour moi… Et ne traine pas en route si tu ne veux pas être sévèrement punis. »

Encore des menaces, c’était mon quotidien depuis quelques années déjà, mais je n’y étais jamais fais. On ne prend pas l’habitude de ce genre de chose après tout. Il ne valait mieux pas. Il me poussa de nouveau, s’amusant à me faire le plus de mal possible. Puis il me laissa enfin tranquille, se dirigeant vers la salle de bain. Je pris donc le soin de m’habiller afin qu’on ne puisse pas trop voir l’état pitoyable de mon corps si faible. Une écharpe peu épaisse me protégeait le cou, un manteau noir recouvrait le haut de mon corps. Je mis la capuche sur ma tête pour cacher mon visage bleui à certains endroits.

Une fois prêt, je sortis de sa demeure, un bout de papier me rappelant ce que je devais prendre. Je fourrai mes mains dans les poches et me fis le plus discret possible. Mais, une pensée me traversa l’esprit… Ma balader au lieu de faire ce qu’il m’avait demandé. Je savais que je risquai gros, très gros. Mais j’avais envie de voir ce que l’on pouvait éprouver en étant libre. Ca devait être chouette comme sensation. Je laissai donc mes pas me guider sans trop me soucier de où j’allais. Je marchai ainsi pendant un long moment jusqu’à me retrouver… Dans les plaines. J’étais loin de la maison de mon maître. Il devait être furieux à l’heure qu’il est d’ailleurs. Mon cœur commençait à s’emballer à cause de la peur.

Bon, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter.. Je pouvais très bien lui dire qu’il y avait du monde au magasin… Misère, il ne me croira jamais et même si c’était le cas, il me battra encore et encore. J’ai une vie misérable… Je relevai mon regard et vis un pommier non loin de là. Un arbre fruitier ! Moi qui mourrai de faim ! Je me dirigeai donc rapidement vers l’arbre et tendis une main vers les branches. Mais mes côtes me rappelèrent à l’ordre, confirmant mon hypothèse sur le fait qu’elles étaient cassées. M’en fiche, j’avais trop faim, il m’en fallait. Juste une.

Je regardai les fruits avec envie, ils avaient l’air si bon… Je fis le tour de l’arbre pour voir s’il n’y avait pas des branches plus basses, mais non. Je tournai mes oreilles vers l’arrière et en fis de même avec ma tête. Il me semblait avoir entendu du bruit. Un cheval se trouvait non loin de moi…. Je n’osai plus bouger, ne voulant pas l’effrayer car je savais que les chevaux étaient assez craintifs… Je me contentai donc de l’observer, me cachant légèrement derrière le tronc et observai de nouveau les pommes…

Enfin, le jeune hybride m'avait remarqué. De quelle espèce était-il... je me le demandai. En effet, j'étais un peu trop loin pour bien me représenter ses attributs animaux, et encore fallait-il être certain de pouvoir après ça les reconnaître. Entre les diverses espèces de félidés et de canidés, le choix était large. Il passa un long moment à m'observer, tout comme je le faisais avec lui, puis tourna les yeux vers les fruits. Visiblement, ces derniers étaient un peu trop hauts pour lui. La situation m'amusa, et ma queue fouetta l'air. En effet, tout près de lui, au creux de l'arbre, était caché mon sac qui contenait quelques pommes que je savais encore fraîches et juteuses.

D'ailleurs, cette seule pensée m'ouvrait l'appétit. Courir demandait beaucoup d'énergie, d'autant plus lorsque l'on avait un corps tel que le mien, dont la masse musculaire importante en était très consommatrice. J'avais faim, mais malgré cela, partager mon casse-croûte avec le jeune inconnu ne me dérangeait pas. Si j'avais un peu d'herbe à brouter, je lui en aurait même cédé la totalité. Encore fallait-il qu'il soit bien attentionné, mais il ne semblait pas vraiment très dangereux. Quoique, je préférais tout de même rester sur mes gardes.

Dans les temps que nous vivions, nul ne savait vraiment sur quel pied danser, entre les humains qui se faisaient de plus en plus sournois pour asseoir leur domination sur les hybrides, et ces derniers qui se mangeaient entre eux, pour des histoires de clan, de territoires... des histoires d'animaux. De quel côté faisais-je parti, moi? Je n'en savais vraiment rien. Certes, biologiquement j'étais un hybride, mais quant à savoir la société à laquelle j'appartenais... Je préférai à cet instant me dire que j'étais un hybride spécial, qui défendait le petit territoire que ses anciens maîtres lui avaient offert. La villa Lackgryve me suffisait amplement pour vivre, quand bien même je conservais aussi tout ce qui par testament m'avait été légué.

Mon estomac vint me tirer de mes pensées et je levais la tête vers l'inconnu, oreilles toujours pointant vers le ciel. Je devais attentivement l'observer, être réceptif au moindre de ses gestes. Même si je faisais preuve d'une extrême prudence, ce fut sans trop de craintes que lentement je m'approchai de l'endroit où il était...

Invité

Le cheval n’avait pas l’air décidé à me lâcher du regard, sûrement se méfiait-il de moi. Y avait pas de quoi, je ne ferai aucun mal à une mouche. Mon regard se leva une dernière fois vers les fruits, décidément trop haut. Mon estomac criait famine et me disait surtout de grimper à l’arbre pour arracher une pomme. Mais pas question dans mon état. Je me laissai donc glisser le long du tronc d’arbre et retirai ma capuche, oreilles baissées. Celles-ci pivotèrent vers l’arrière d’où provenait des bruits de pas. Je tournai la tête vers la source et vis l’animal s’approcher du pommier.

Je l’intriguai tant que ça pour qu’il veuille s’approcher de moi ? Une question me passa par la tête. Était-ce un hybride comme moi ou un simple cheval. Dur de le voir… Mais mon esprit était torturer par d’autres pensées. Et elles se dirigeaient toutes vers mon maître. J’étais dans de beaux draps… Avait-il déjà envoyé quelqu’un pour me retrouver ? Connaissant l’individu, je pensai par l’affirmatif. Si j’avais ne ce serait-ce qu’une toute petite minute de retard, je passai un sale quart d’heure. Là, j’avais carrément désobéis pour aller me balader et goûter à la liberté. Je ne voulais même pas imaginer la punition…

Ramenant mes genoux vers moi, je les entourais de mes bras et y déposai ma tête. Maudit… J’étais maudis. Et si je rentrai maintenant ? Ou si je ne rentrai jamais… ? C’était la mort assuré. Qu’est-ce que je devais faire ? J’en savais rien… Mais mon estomac me sortis de ma rêverie dans un bruit très sonore et mes joues en profitèrent pour prendre une teinte rosé. Je soupirai longuement, totalement affamé et désespéré. Mon regard se tourna une nouvelle fois vers le cheval et je souris légèrement en l’observant.

L’animal était bien beau… Je me demandai ce que cela donnerai si c’était un hybride. A cette pensée, je rougis de nouveau. Je finis par me relever, doucement pour ne pas l’effrayer. Mon regard semblait être totalement scotché sur le cheval… J’avais une envie irrésistible de m’approcher, mais ne voulant pas lui faire peur, je restai là où j’étais. A cet instant, j’avais totalement oublié que ma capuche était descendue. Heureusement, je n’avais que de léger hématomes, comparé à d’autres jours…

Alors que je m'approchai encore de l'arbre, je vis le jeune hybride se relever. Que me voulait-il? Un instant, je m'arrêtai, mon instinct de prudence refaisant surface, mais je me remis à avancer peu de temps après. M'approchant du tronc, je plongeai la tête en son creux avant d'en ressortir le sac en bandoulière, qui lorsque je le posai au sol s'ouvrit en laissant rouler les deux fruits sur la neige. Après en avoir pris un délicatement entre mes dents -ne serrant pas assez fort pour le croquer- je poussai le suivant vers le renard, espérant qu'il aime les fruits. Sinon, je me ferai une joie de l'en délester.

Je n'étais pas spécialement gourmand, mais avec la vie que j'avais, énormément de temps libre se présentait à moi. J'en profitais alors pour m'épanouir dans divers domaines, et la cuisine en faisant partie. Du coup, je me préparais souvent de bons petits plats le soir, m'amusais à en inventer quelques uns. Fort heureusement pour mes inclination gastronomes, mon train de vie particulier me permettait de ne pas trop prendre de poids, vu que j'avais souvent l'occasion de me dépenser.

Après tout, ma vie était loin d'être désagréable, surtout si on la comparait à ce que vivaient de nombreux autres hybrides. Cependant, il y avait une chose qui me manquait plus que cruellement: de la compagnie. Si mon indépendance au sein de la société était légale, les humains ne toléraient pas vraiment avoir des hybrides dans leurs relations et je n'avais encore pour l'instant jamais vu d'hybride qui soit légalement libre au même titre que moi je l'étais. Cela faisait donc des années que je vivais seul, presque coupé de la société. Oh, il y avait fort heureusement quelques amis de mes anciens maîtres, qui m'aimaient bien et que je voyais parfois, mais rien de plus que cela.

Après avoir fini ma pomme, j'emmenai mon sac derrière le tronc du pommier où je repris ma forme humaine. Il fallait vite m'habiller, ce que je fis sans trop perdre de temps avant que le froid ne me fasse trop souffrir. Des habits d'hiver: un pull, des gants, un long manteau, ainsi qu'un jean et des bottes. Je n'avais pas besoin de vraiment plus que cela. Sortant de ma cachette, j'avisais à nouveau l'inconnu et remarquai les marques sur son visage. Encore un hybride battu par son maître... Rien que cette constatation commença à me faire rager, mais cet élan colérique stoppa net lorsque je me rendis compte de son existence. Normalement, je ne me mêlai pas de ce genre d'histoires, alors pourquoi cela m'affectait-il aujourd'hui? Un nouveau coup d'oeil vers le jeune hybride. Peut-être parce que cela me révoltait de voir abîmé un si joli minois...

Invité

Mon regard était toujours posé sur l’animal. Le cheval s’avança vers le pommier, je n’avais même pas remarqué qu’il y avait un trou dans le tronc. Les pommes me donnais tellement envie, que j’en avais oublié ce qui m’entourai. Il fit sortir un sac en bandoulière, en voyant cela, je penchai la tête sur le côté un peu intrigué. Deux pommes bien rouge en sortirent. Les fruits avaient l’air délicieux et bien juteux. L’équidé m’en proposa une… J’hésitai sur le moment, mais la pris bien vite entre mes mains avant d’y croquer un morceau.

Après avoir finit son fruit, le cheval se rendit derrière l’arbre fruitier. Quelques instants plus tard, un beau jeune homme se présenta devant moi. J’avais failli m’étouffer avec un morceau de pomme ne le voyant débarquer. Je me sentais observer, pour cause, l’hybride avait posé son regard sur moi. Il regardait certainement ce que mon maître avait laissé sur mon visage. Et encore, ce n’est rien comparé à ce qu’il y a sur le reste de mon corps.

J’avais arrêté mon festin pour détaillé le jeune homme devant moi… Des cheveux et des yeux d’un bleu très foncé. C’est ce qui m’avais attiré immédiatement. Mais ce n’était pas très poli de dévisager les gens comme ça, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je le trouvai… A mon goût. Cette pensée me fis rougir. Mais pas le temps de penser à ce genre de chose. Je n’aurai certainement pas le droit de trouver mon âme sœur, surtout si je restai en compagnie de mon maître. Mais comme on dit, l’espoir fait vivre. Sauf que je doute qu’il y en est pour hybride comme moi.

Bon trêve de pensées inutiles, le silence était pesant et je voulais le briser, le trouvant gênant. Problème, je n’étais vraiment pas doué pour les conversation, moi et ma timidité maladive, cela me rendais plus que nerveux.

« Salut… »

Je n’ai pas été capable de le regarder dans les yeux lors de ce simple salut. Pathétique. Que pouvais-je bien dire d’autre ? Rien ne me venais à l’esprit. Pourtant c’est simple de parler…

Il ne m'avait offert qu'un simple salut... Voilà qui n'était pas commun. Je m'attendais plutôt à des remerciements ou à quelque chose du genre, mais je n'eux droit qu'à ce simple mot. Pourtant, je n'en étais pas offusqué, non. Pas le moins du monde à vrai dire. C'était vrai que la courtoisie aurait été de rigueur, mais je m'en fichais un peu. Tout ce que je voyais moi, c'étaient les intentions, les choses telles qu'elles étaient lorsque le masque des manières tombait. Mon jeune interlocuteur semblait être quelqu'un de timide. De très timide même, vu qu'il osât à peine me décocher un regard lorsqu'il s'adressa à moi. D'où est-ce que lui venait une telle timidité? Ce n'était pas très difficile à deviner, lorsque l'on voyait son visage sur lequel paraissaient encore quelques marques de coups.

Oh, celui qui lui avait fait ça... Si je l'attrapais, il allait vraiment passer un sale quart d'heure! Oui, il aurait pu être bien plus fort que moi. Oui, il ne m'arrivait jamais de prendre ainsi parti pour un hybride face à un humain. Oui, il n'était peut-être pas seul, le type qui avait fait ça. Oui, je ne le retrouverai peut-être jamais. Cependant, je ne pouvait me sentir autrement que révolté en voyant ce que subissait ce jeune hybride. Un petit visage poupin, si mignon. Un petit joyaux que l'on aurait aisément perçu comme serti dans un écrin de beauté, de pureté et d'innocence. Comment pouvait-on seulement envisager de porter la main sur lui? Décidément, cette idée me révoltait...

Je m'approchais alors de lui, toute méfiance envolée. Il ne pouvait pas bien être trop dangereux pour moi, et puis, que serait la vie si on ne prenait pas un minimum de risques? Une longue suite d'événements monotone et ennuyeuse à souhait...

-Bonjour. Mon nom est Aryn... Tu t'es perdu?

Un peu mince comme entrée en matière, mais je me demandais vraiment ce qu'un hybride qui avait l'air si innocent pouvait faire en plein milieu des grandes plaines, lorsqu'on savait que des clans d'hybrides sauvages s'y affrontaient et défendaient vaillamment leur territoire contre toute intrusion étrangère. Peut-être lui ne le savait-il pas... Dans ce cas-là, j'aurais été bien avisé de le mettre en garde. Je ne tenais pas à ce que ce si joli minois soit marqué par d'autres traces, outre celles de mes baisers. Oui, ce jeune inconnu m'intéressait, et me captivait. Je savais déjà que mes lèvres ne demandaient qu'à se laisser glisser sur ses joues si rondes et mignonnes, avant de les croquer affectueusement. J'allais sûrement un peu vite en besogne, comme d'habitude, mais j'avais quoi à perdre à essayer? Sûrement rien qui ne m'appartenais déjà.

Et puis, des présentations étaient nécessaires. Le nom de ce charmant inconnu?

Invité

Quel imbécile… Je ne l’avais même pas remercié pour le fruit. J’avais honte… je m’en voulais. J’allais passer pour un mal poli à ses yeux… Super pour une première impression, je ne suis vraiment pas un bon hybride. Mais pas le temps d’y penser que l’hybride se rapprocha de moi. Allait-il me frapper pour cette faute ? Je baissai immédiatement les oreilles, les plaquant sur mon crâne, pas très rassuré. Mais rien ne se passa. Non, le jeune homme se présenta sous le nom de Aryn, il me demanda même si j’étais perdu.

Je redressai lentement mes oreilles de kitsune en le regardant timidement. Perdu ? Non pas vraiment… Voilà que je stress de nouveau.

« Euh.. Non… Je…Je devais faire des courses pour mon maître… Mais j’ai désobéis et je suis venu ici… »

J’avais signé mon arrêt de mort en venant ici. J’étais fichu, mon maître ne me le pardonnera jamais. La fuite était peut-être la meilleure des solutions, mais quand on a pas d’endroit où aller, c’est assez difficile de se visualiser dans l’avenir. Je sentais le poids d’un regard sur moi et surpris l’hybride entrain de m’observer. En y regardant de plus près, j’avais vraiment l’impression qu’il voulait me manger. Cette pensée stupide me fis rougir.

Comme si quelqu’un pouvait être attiré par une personne comme moi. J’étais maigre et j’avais des bleus un peu partout sur moi, rien de bien mignon ou de sexy. Non, je pense que j’étais le genre de personne destiné à reste seul toute sa vie. Mais qu’importe, ce n’était pas le moment de se morfondre sur soi-même. Je devais, à mon tour, me présenter. Je me trifouillais un peu les doigts, chose que je faisais fréquemment en cas de grande nervosité.

« Akio, c’est mon nom… »

Voilà, ce n’était pas bien sorcier. Je crois même que c’était la première fois que je parlais autant en si peu de temps. Avec mon maître je n’avais pas vraiment l’occasion de parler, c’était limite s’il ne me l’interdisais pas.

« Merci… »

Je tenais tout de même à le remercier, un peu tard certes, mais au moins j’aurai la conscience tranquille. Je lui souris timidement en rougissant un peu. Attendant une quelconque réponse ou réaction de sa part, j’en profitai de nouveau pour le regarder. J’étais vraiment très attiré par son regard. Ses yeux étaient vraiment magnifiques… J’avais l’impression de me noyer dans un océan.

Akio. C'était le nom de l'hybride. Un joli nom, qui lui allait bien en plus. Mais il y avait dans ses paroles une autre information qui m'avait interpellé: son maître l'avait envoyé faire quelque chose et visiblement, il n'était pas revenu à temps. Oh, que pouvais-je bien faire? Lui proposer asile... Certes, mais je connaissais bien mes droits. Le jeune canidé était la propriété de son maître et si on venait à découvrir que je l'abritais chez moi, je risquais gros. Bien que j'étais légalement libre, les lois ne me voyaient pas vraiment comme l'égal des humains et si je tentais quoi que ce soit contre l'un d'eux... Je n'avais jamais vu un hybride s'en sortir dans une affaire l'opposant à un humain.

Une seconde question se posait alors à moi. Dans le cas où je risquais énormément en abritant illégalement le jeune hybride chez moi, était-ce donc une bonne idée de le faire tout de suite? Je n'aurais jamais voulu le laisser repartir, mais était-ce bien avisé de le faire sans avoir au préalable réfléchi à toutes les conséquences que cela impliquerait mais surtout à toutes les possibilités qui s'offraient à moi pour l'aider? Si je désirais le faire, je ne devais pas me précipiter. En même temps, prendre trop de temps signifiait courir le risque de voir la cruelle étreinte de son maître se refermer sur lui. En ce qui concernait ma volonté de l'aider, j'étais maintenant certain de l'avoir. En effet, cela expliquait alors toutes mes réactions jusqu'à présent, notamment ma colère de le voir ainsi portant les marques de la violence que son maître pouvait bien exercer sur lui. Pourtant, à ce moment là, je ne me demandais pas ce qui pouvait bien expliquer ma volonté de le tirer de cette mauvaise passe...

-Je ne sais pas vraiment quoi te dire Akio..., m'avançai-je en choisissant de jouer la carte de la sincérité. Je vois bien que tu n'es pas vraiment bien traité chez toi. Je ne sais pas si c'est ton maître ou quelqu'un d'autre... J'ose espérer que ton maître soit bon, mais si ce n'est pas le cas, je ne peux malheureusement pour l'instant ne rien faire.

Comme je m'en voulais de lui annoncer ça aussi crûment. J'aurais aimé pouvoir préparer mes mots, mais je n'en avais guère eu le temps. Que venais-je donc de faire, si ce n'était briser un éventuel espoir? La culpabilité de mes paroles vint soudain me frapper... C'était comme si je recevais un coup de couteau en pleine poitrine. Détruire les espérances de ce bel hybride... Je me serai encore poignardé moi même si j'en avais eu l'occasion, tant maintenant je rageais contre moi même. Peut-être n'était-il pas trop tard.

-Si tu rentres au plus tôt, peut-être la punition sera-t-elle moins sévère que si tu rentres demain, lui dis-je en lui exposant les pensées que j'avais eues quelques instants auparavant. Ce sera mieux de rentrer aujourd'hui que demain. Pourtant, si la situation devient vraiment grave, cherche la villa Lackgryve. Je te promets que ses portes te seront ouvertes.

Je voulais lui donner un dernier refuge, une échappatoire en cas de force majeure, car s'il venait trop tôt, je courrai droit à ma propre perte. Pourtant, je me fis la promesse de tout faire pour chercher une solution au problème du jeune Akio. Et au plus profond de moi, j'espérais que cette petite promesse d'asile le réconforterait un peu dans son malheur. Qu'est-ce que je m'en voulais pour ne pas pouvoir lui donner mieux! Mais je préférais donner priorité au long terme qu'au court terme...

Invité

Plus le jeune étalon parlait. Plus mes oreilles s’abaissaient. Rentrer chez moi était vraiment la meilleure des solutions ? Je ne pensais pas… J’allais en prendre pour mon grade s’il me voyait revenir les mains vides. Mais le temps que je rentre, les magasins seront tous fermés. Je soupirai doucement en baissant le regard vers le sol recouvert de neige. Bon eh bien j’allais suivre ses conseils de ce pas. Au moins, je pourrai toujours aller me réfugier chez lui si j’ai trop de problème. Ce qui je pense risquait de m’arriver. Je courrai au-delà de grands ennuis.

Mon regard se posa à nouveau sur lui et je souris timidement avant d’aller lui faire un câlin, recherchant un peu de réconfort et de courage pour retourner d’où je venais.

« Merci… Je vais rentrer maintenant… A bientôt peut-être. »

Sûrement même. Je ne doutai pas qu’on aller se revoir. J’espérai rapidement, car je ne supporterai pas davantage autant de maltraitance. Bref… Je m’écartai de l’hybride à contre cœur et lui sourit une dernière fois avant de remettre la capuche sur ma tête. Je jetai un dernier coup d’œil, histoire de bien encrer son visage dans ma mémoire. Puis, je finis par m’éloigner le cœur serré. J’appréhendai grandement mon retour dans la demeure de mon maître, j’avais presque envie de pleurer tellement j’avais peur de lui…

Après un long moment de marche, je finis par revenir en ville, devant la porte de sa maison. Même celle-ci semblait froide, peu accueillante. Soupirant bruyamment, je finis par monter les quelques marches qui me séparait de la porte. Je frappai faiblement et rentrai à l’intérieur. Il était là, assit sur son canapé en cuir. Il fumait un gros cigare et me fixait, son air colérique était toujours présent sur son visage.

« Où étais tu passé petit esclave… ? Ca fait une heure que je t’attends ! »

J’avais sursauté à ses derniers mots, le ton ayant grandement augmenté. J’ai peur, je voulais fuir, partir loin… Très loin d’ici. Mais mes jambes refusaient de bouger, mon corps n’obéissait pas à mes pensées.

« En plus tu reviens sans les courses… Je rêve… Qui m’a donné un hybride pareil ? Approches… »

Mon corps bougea de lui-même, sans doute la peur me faisait avancer… Je sentais déjà les douleur revenir comme s’il me frappait, alors qu’il n’avait pas encore posé la main sur moi.

[ Rp à suivre dans la Villa Lackgryve, le rp aura avancé de quelques jours ^^. Désolée si le poste est pas terrible TT ]

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